AilleursBeaucoup des spécificités de l'éducation spécialisée en France n'apparaissent que par comparaison avec d'autres modèles, anglo-saxon, européen du nord...Un premier élément de comparaison est le fait que, dans ces pays, l'éducation spécialisée interesse les citoyens et les médias. Par comparaison l'absense de débats politiques en France à ce sujet est frappante.L'exemple QuébecoisLe modèle québecois est interessant à étudier car il constitue un modèle d'association entre recherche scientifique,participation des professionnels et débat démocratique. Le projet de loi N°125, projet de réforme de l'organisation de la protection de l'enfance est à ce titre très instructif. La protection de l'enfance au Québec a progressivement été organisée de façon à être plus prévisible, donc plus équitable.
La base de cette prévisibilité a été de rendre extrêmement clairs et précis les motifs d'intervention dans les familles. Les causes d'intervention et les modes d'intervention sont si détaillés que le Manuel de référence sur la protection de la jeunesse fait plus de 900pages !. Ceci dit la lecture de ce manuel est aisée, on peut naviguer dans un menu simple qui explicite les fondements, les concepts, les processus. La place de chacun est clairement définie et le juge est un arbitre qui peut trancher à la demande aussi bien des familles que des intervenants sociaux ou des jeunes de plus de 14 ans. Le cadre de base est une série de définitions sur les besoins des enfants, en fonction de leur âge, et sur une définition de quatre notions de base :
Parfois, les parents sont aux prises avec des difficultés dans l'exercice de leurs responsabilités. Ils se voient alors reconnaître le droit à des services de santé et à des services sociaux, pour eux-mêmes et pour leur enfant. Ces services ont avant tout pour but de rétablir ou de soutenir la capacité des parents à assurer eux-mêmes la protection de leur enfant. » Le deuxième principe de base est l'attention aux besoins de l'enfant en se centrant sur son développement. « Pour arriver à cerner ces notions de sécurité et de développement, il faut se référer aux besoins de l'enfant qui sont de plusieurs ordres. D'abord physiques : alimentation, repos, santé et croissance. Ils sont aussi affectifs : liens d'amour et d'amitié, sentiment d'appartenance, besoin d'identification et de sécurité émotive. Ils sont intellectuels : apprentissage, développement, cognitif, scolarisation, créativité. Ils sont enfin sociaux : appartenance à un milieu familial, ouverture au monde extérieur à la famille, développement de l'aptitude à s'insérer et à participer socialement, intégration aux valeurs de la société. (Assemblée nationale du Québec, 1982 : 53) »
Le troisième principe est de mettre au cour du dispositif le rapport au temps de l'enfant, et pas celui des adultes. Cela va faire profondément évoluer tout le dispositif car la loi vient mettre des balises temporelles très précises : un enfant de moins de deux ans ne peut pas être placé plus de douze mois, un enfant de moins de six ans ne peut pas être placé plus de dix huit mois, entre six ans et dix huit ans la durée maximale est de vingt quatre mois.
Le juge arbitre Par comparaison ce qui frappe est le manque de coordination entre les acteurs de la protection de l'enfance en France. Si l'on compare les avatars de loi du 5 mars 2007 concernant la notion d'information préoccupante, on envie le schéma figurant page 403 dans le manuel québecois ! Un autre élément fondamental apparait à la lecture de ces textes et à l'examen de son architecture : la base du consensus entre les différents acteurs est la théorie de l'attachement, enseignée à tous, axe des diférentes recherches internationales. Pour découvrir cette approche je conseille une série de textes provenant du site Pour la formation en travail social : |
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